D’ados maquisards
Qui sabotaient des voies de trains
Pour mieux faire dérailler l’Histoire
Suivi d’un tout premier patin
Roulé dans le noir
D’un cachot pro-Pétain
Au son de tirs de chars
Américains
Des années plus tard
Lanceurs de pavés parisiens
Ils scellent un pacte dans le brouillard
Des fumigènes de Saint-Germain
Décider de l’heure du départ
Et l’effectuer main dans la main
Ainsi un soir
De 6 juin
Craignant pour leurs mémoires
D’anciens
Le couple de vieillards
S’éteint
Dans une chambre d’hôtel de gare
Retrouvés au petit matin
Leurs corps rassasiés de curare
Auront jusqu’à la fin
Cultivé l’art
De disposer de leur destin.